Face à un monde en constante évolution, les directions financières sont confrontées à des défis majeurs. Les incertitudes économiques et géopolitiques ainsi que les risques multiples mettent en évidence la nécessité pour ces entités d’adapter leurs stratégies pour faire face aux défis actuels.
Le douzième rapport « Future Risks Report », réalisé par Ipsos pour l’assureur AXA et publié le 13 octobre dernier, révèle une concentration de risques multiples et un fort sentiment de fragilité au sein des entreprises. Le changement climatique, l’instabilité géopolitique, la cybersécurité, l’intelligence artificielle et les tensions sociales sont parmi les principaux facteurs de préoccupation. En Europe, l’instabilité géopolitique surpasserait même le changement climatique d’après ce rapport.
Dans ce contexte mouvant, les modèles traditionnels atteignent leurs limites impactant ainsi les directions financières des entreprises. La construction de projections à long terme devient un défi de taille. Ainsi, une gestion plus agile capable de s’adapter rapidement aux évolutions de notre environnement semble être la clé pour surmonter cette instabilité.
L’impact de l’instabilité sur les directions financières
Depuis le début de l’année, l’instabilité fiscale et réglementaire a généré une incertitude significative pour les entreprises. Louis Bollaert, DG du groupe Au Group, spécialisé dans la gestion des risques de crédit & politiques et dans le financement du BFR, souligne que la complexité de l’ingénierie fiscale française engendre beaucoup d’incertitudes quant à la rentabilité de nombreux projets. Cette situation rend difficile pour les entreprises de prévoir leurs investissements et peut affecter leur performance financière.
Le ralentissement des exportations et du commerce
Outre les incertitudes fiscales, le ralentissement des exportations et du commerce influence également les décisions d’investissement des entreprises. Les droits de douane imposés par le président Trump ont particulièrement affecté les exportations françaises vers les États-Unis. Dans ce contexte, les entreprises ont besoin de stratégies efficaces pour naviguer dans cet environnement incertain.
Capter les signaux faibles
Selon Louis Bollaert, il est crucial pour les entreprises de capter les signaux faibles qui peuvent indiquer un risque imminent. Grâce aux technologies telles que le big data et les algorithmes, il est possible d’analyser ce qui se dit sur des forums ou sur les réseaux sociaux par exemple, où les employés d’une entreprise peuvent exprimer leurs inquiétudes. Cette approche permet aujourd’hui d’anticiper certaines défaillances.
Risques mieux maîtrisés par les assureurs-crédit
Une fois ces informations collectées, les directions financières peuvent décider quoi faire du risque identifié. Le transfert des risques à des assureurs-crédit peut être une option viable. Ces derniers montrent une résilience remarquable dans leur manière de souscrire le risque, comparé à leur comportement lors des précédentes crises.
Anticipation et résilience
La fonction du risk manager a pris une place encore plus centrale dans les entreprises. Le rôle de ces professionnels est d’anticiper les risques et d’aider les entreprises à développer leur résilience. Le directeur d’Au Group préconise aux dirigeants et directeurs financiers d’être résilients et de ne pas rester isolés. Il est essentiel de chercher de l’information partout, d’échanger et de s’entourer de conseils compétents et bienveillants.
En conclusion, dans un monde marqué par l’incertitude économique et géopolitique, il est primordial pour les directions financières d’adopter une approche agile et flexible, capable de s’adapter rapidement aux changements. L’utilisation efficace des technologies disponibles, l’anticipation des risques et le développement de la résilience sont quelques-unes des stratégies qui peuvent aider ces entités à naviguer dans ce contexte complexe.