La durabilité occupe une place de plus en plus importante dans la comptabilité des entreprises, le climat étant désormais mentionné dans les états financiers de 9 entreprises européennes sur 10. La transition vers une comptabilité durable est en cours.
D’après l’étude “L’information financière des sociétés européennes sur les enjeux de durabilité” signée Forvis Mazars, on constate une révolution de la sphère comptable avec l’intégration croissante du climat et des enjeux environnementaux. Ce changement majeur s’inscrit dans un mouvement mondial visant à rendre les entreprises plus responsables de leur impact environnemental et social.
Les risques et engagements liés au climat, autrefois cantonnés aux rapports RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), sont désormais mentionnés dans les états financiers de la majorité des grandes entreprises européennes. Cela marque un tournant significatif dans la manière dont les entreprises gèrent et rendent compte de leurs activités, témoignant d’une prise de conscience croissante des enjeux environnementaux.
L’intégration du climat dans la comptabilité
Deux tiers des entreprises vont même plus loin en consacrant une note spécifique aux enjeux climatiques dans leurs rapports financiers. Cette tendance montre que les régulateurs européens prennent au sérieux la question du climat et encouragent vivement les entreprises à rendre compte de leurs actions dans ce domaine. Cependant, bien que l’information progresse, son impact sur les chiffres reste limité, avec la plupart des entreprises concluant que ces effets demeurent “non significatifs”.
La durabilité dans les comptes : une préoccupation essentiellement climatique
Pour le moment, la durabilité dans la comptabilité reste principalement centrée sur le climat. Les autres dimensions de l’ESG (Environnement, Social et Gouvernance) – biodiversité, eau, économie circulaire ou gouvernance – sont encore largement négligées. Cependant, une attention accrue est accordée à la responsabilité environnementale, avec des passifs liés à la pollution ou à la conformité réglementaire plus détaillés qu’auparavant.
Une connectivité croissante entre performance financière et extra-financière
L’étude illustre également une convergence croissante entre performance financière et extra-financière. Un nombre croissant d’entreprises inclut désormais des critères ESG dans la rémunération variable de leurs dirigeants. De même, un tiers des groupes recourent à des prêts indexés sur leurs résultats ESG, et un sixième bénéficient de financements exclusivement dédiés à des projets durables.
Des instruments de politiques environnementales de plus en plus utilisés
Les instruments de politiques environnementales se multiplient également. Trois quarts des émetteurs y font désormais référence, qu’il s’agisse de quotas carbone, de contrats d’achat d’électricité verte (PPA) ou de certificats d’économie d’énergie. Cela montre que la transition vers une comptabilité plus durable n’est pas seulement une question de choix, mais aussi une réponse aux exigences réglementaires.
En conclusion, l’étude de Forvis Mazars révèle que les entreprises européennes sont en train de bâtir les fondations d’une comptabilité connectée, capable de traduire demain l’impact financier de la transition écologique. Ce changement est certes progressif, mais il est indéniable et marque un tournant important dans la manière dont les entreprises rendent compte de leurs activités.