Le 23 novembre 2024, la France s’est mobilisée dans de nombreuses villes pour dénoncer les violences sexuelles. Plus de 400 organisations ont appelé à l’action, rassemblant des milliers de manifestant.e.s de Paris à Marseille, Bordeaux et Lille. Cet événement s’inscrit dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, célébrée chaque année le 25 novembre.
Une mobilisation nationale d’envergure
Plus de 400 organisations ont répondu à l’appel pour manifester dans des dizaines de villes françaises. À Paris, le cortège a débuté à 14 heures de la gare du Nord en direction de la place de la Bastille. Les manifestant.e.s ont scandé “Féministe et fière de l’être” et “La misandrie vexe, la misogynie tue”, affichant leur détermination face à l’injustice. Les cortèges ont réuni non seulement des femmes, mais aussi des hommes et des familles, tous unis pour la cause féministe.
Ces manifestations ont eu lieu dans un contexte particulier, marqué par le procès des viols de Mazan, qui a mis en lumière la “culture du viol” et l’impunité qui caractérisent encore trop souvent ces actes de violence. Les manifestantes ont réclamé un budget annuel de 2,6 milliards d’euros ainsi qu’une “loi-cadre intégrale” pour lutter efficacement contre les violences faites aux femmes. Elles ont exigé un “véritable sursaut” politique, estimant que les mesures actuelles sont largement insuffisantes.
Les manifestantes ont également dénoncé l’impunité dont bénéficient trop souvent les agresseurs. Là encore, le procès des viols de Mazan a illustré de manière poignante le manque de justice pour les victimes de violences sexuelles. Elles ont réclamé un durcissement des peines pour que la justice soit à la hauteur des attentes des victimes et de leurs proches.
Symboles et performances collectives
La mobilisation a été marquée par des symboles forts et des performances artistiques engagées. La chorale féministe “Le bruit qui court” a interprété des chants militants, insufflant une énergie collective et affirmant la solidarité entre les femmes présentes. De nombreuses manifestantes ont rendu hommage à Gisèle Pelicot, victime emblématique de l’affaire des viols de Mazan, devenue un symbole de courage et de résilience. En portant son nom, elles ont rappelé l’importance de ne jamais oublier les victimes et de continuer à se battre pour leur justice.
Des performances collectives ont également été organisées, notamment “Le violeur, c’est toi”, inspirée des mouvements féministes d’Amérique latine, dénonçant la banalisation de la violence sexuelle et le manque de responsabilité de la société patriarcale. Ces performances ont pointé du doigt non seulement les agresseurs, mais aussi les institutions qui échouent trop souvent à protéger les victimes.
Un appel à des actions concrètes
Les manifestations du 23 novembre ont précédé de deux jours la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, célébrée chaque année le 25 novembre. Cette journée, initiée par les Nations Unies, vise à sensibiliser le public à la question des violences faites aux femmes et à appeler à des actions concrètes. Les manifestant.e.s ont insisté sur le fait que la lutte contre les violences sexistes doit être une priorité quotidienne, et non une simple commémoration annuelle.
La mobilisation de ce 23 novembre résonne comme un cri d’alarme : les violences sexistes persistent, et les femmes exigent des mesures concrètes, une justice plus ferme, et des actions politiques à la hauteur de l’enjeu.
Sources : France24, Franceattac.org, noustoutes.org